Un incendie, qui mobilise plus de 200 pompiers, s'est déclaré au sein de l'usine Lubrizol à Rouen vers 2h40 ce jeudi 26 septembre. Le feu a été éteint le vendredi 27 septembre au matin. Cet établissement est classé "Seveso seuil haut" et relève également de la directive IED. Ce qui signifie qu'il fait partie des installations les plus dangereuses et les plus polluantes de l'UE. L'établissement produit des additifs pour carburants et lubrifiants industriels.
Le préfet de Seine-Maritime a déclenché le plan particulier d'intervention (PPI), plan d'urgence qui est mis en œuvre en cas d'accident débordant le périmètre de l'établissement. Dans ce cadre, le représentant de l'Etat a prescrit plusieurs mesures même s'il n'a pas été mesuré de toxicité dans l'air à ce stade : fermeture d'établissements scolaires et de crèches, confinement des habitants dans un rayon de 500 mètres ainsi que des résidents des maisons de retraite. La préfecture demande également à la population de limiter les déplacements, de rester à l'abri des fumées, de laver les fruits et légumes avant consommation.
La ministre de la Transition écologique indique dans un communiqué avoir demandé une enquête administrative au préfet. Celle-ci débutera "dès le sinistre maîtrisé et le site mis en sécurité, afin d'identifier les causes de l'incendie" et sera complétée par "une campagne d'analyse des impacts environnementaux", précise Elisabeth Borne. Le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu sur les lieux, a annoncé la mise en place du plan Polmar en vue de prévenir une pollution de la Seine.
L'usine Lubrizol avait fait l'objet d'un accident le 21 janvier 2013 qui avait donné lieu à une fuite de mercaptan, un gaz très odorant qui avait été ressenti jusqu'en Angleterre. Suite à cet accident, la ministre de l'Ecologie de l'époque, Delphine Batho, avait présenté un plan de mobilisation pour la prévention des risques industriels prenant en compte ce retour d'expérience. En août 2014, les ministres de l'Ecologie et de l'Intérieur ont adressé une instruction aux préfets relative à la gestion des incidents et accidents impliquant des installations classées (ICPE) fondée sur un rapport de hauts fonctionnaires commandé suite à l'accident. La société Lubrizol a été condamnée en avril 2014 à 4.000 euros d'amende pour négligence ayant entraîné ces fuites.