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Climat : la communauté internationale tente de surmonter le séisme Trump

De très nombreux acteurs à travers le monde réaffirment leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques. Un mouvement suffisant pour surmonter les conséquences liées au retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris ?

Gouvernance  |    |  L. Radisson
Climat : la communauté internationale tente de surmonter le séisme Trump

"J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris", a déclaré Donald Trump pour justifier la décision des Etats-Unis de se retirer de l'Accord universel sur le climat, actant par là même la fin du leadership du gouvernement américain.

Mais le premier magistrat de l'ancienne ville sidérurgique de Pennsylvanie, qui a majoritairement voté pour la candidate démocrate lors des élections présidentielles, a immédiatement renvoyé le président dans les cordes. "En tant que maire de Pittsburgh, je peux vous assurer que nous suivrons les directives de l'Accord de Paris pour nos administrés, notre économie et notre avenir", a déclaré Bill Peduto. Une réaction représentative des très nombreux acteurs dans le monde, dirigeants politiques, collectivités locales, entreprises et ONG, qui faisant fi de la décision de Donald Trump, prennent des initiatives pour renforcer le combat climatique.

"Même en l'absence de leadership américain ; même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l'avenir ; je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures", a ainsi déclaré l'ancien locataire de la Maison Blanche Barack Obama.

"Make our planet great again"

"Nous pensons que l'accord de Paris reflète l'agrément le plus large de la communauté internationale autour de la question du changement climatique. Les parties prenantes doivent chérir ce résultat chèrement gagné", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, selon des propos rapportés par l'AFP. "Il n'y a pas de marche arrière sur la transition énergétique. Il n'y a pas de retour en arrière sur l'Accord de Paris", a martelé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à l'ouverture du sommet Chine-UE qui se tient ce vendredi à Bruxelles.

"Nous sommes plus déterminés que jamais en Allemagne, en Europe et dans le monde à rassembler toutes nos forces" pour faire face au défi climatique, a déclaré de son côté la chancelière allemande Angela Merkel. "Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux. En aucun cas", a renchéri Emmanuel Macron. "Make our planet great again", a ajouté le président français, détournant le slogan de campagne de Donald Trump. "Dans les prochains jours, je parlerai aux principaux décideurs pour m'assurer de leur engagement", a ajouté l'hôte de l'Elysée.

Du côté des collectivités locales, la mobilisation est également au rendez-vous. "Quelle que soit la décision définitive de Donald Trump, les grandes villes du monde – et notamment les douze villes américaines membres du C40, sont et seront au rendez-vous de leurs responsabilités pour mettre en œuvre l'Accord de Paris", a réagi la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui préside le mouvement regroupant les 91 villes les plus importantes au monde mobilisées pour le climat.

"Venez travailler ici avec nous"

Les entreprises ne sont pas en reste. "Cette décision ignore un soutien public fort pour l'Accord exprimé par les entreprises américaines, grandes et petites, dans chaque Etat et chaque industrie", réagit Bob Keefe, directeur d'Environnement Entrepreneurs, une coalition américaine non partisane de chefs d'entreprises. "Au-delà du désengagement des Etats-Unis au niveau fédéral, la poursuite de l'implication et de l'engagement des entreprises et des acteurs de terrain américains sera indispensable dans la lutte contre le changement climatique", réagit le Medef côté français.

L'organisation patronale indique reprendre à son compte le message de bienvenue adressé par le président de la République aux entreprises. "A tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés, que la décision du Président des Etats-Unis a déçus, je veux dire ceci : vous trouverez dans la France une seconde patrie. Je vous lance un appel : venez travailler ici, avec nous, travailler sur des solutions concrètes pour le climat", a en effet lancé Emmanuel Macron.

Faire preuve d'une solidarité accrue envers les pays en développement

Côté ONG, on appelle les Etats à la mobilisation. "La communauté internationale est déjà mobilisée pour la transition énergétique et le restera – avec ou sans le gouvernement américain", déclare Yeb Sano, directeur de Greenpeace Asie du Sud-Est. Mais, "plus que jamais, c'est aux pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre de prendre les devants pour respecter les engagements de la COP21 en accélérant la transition écologique et en faisant preuve d'une solidarité accrue envers les pays en développement", alerte le Réseau Action Climat (RAC).

"La France, en particulier doit faire preuve d'exemplarité en augmentant les fonds pour ces pays et en soutenant d'ici l'été, la mise en place de la taxe européenne sur les transactions financières", défend Armelle Le Comte d'Oxfam France. "Les banques françaises, qui se sont engagées à respecter l'Accord de Paris, doivent prendre acte de la décision de Donald Trump : elles doivent s'engager clairement à ne pas financer les projets fossiles auxquels l'administration états-uniennes va dérouler le tapis rouge", ajoute de son côté Lucie Pinson des Amis de la Terre.

"On peut oublier l'objectif de 2° C"

Le non-respect des engagements financiers des Etats-Unis annoncé par Donald Trump risque en effet de gripper la machine en plus du signal désastreux envoyé aux pays en développement. Les Etats-Unis sont en effet le premier contributeur mondial (23%) au budget de la Convention cadre des Nations unies pour les changements climatiques (Cnucc). Ils devaient également contribuer à hauteur de 3 milliards de dollars au Fonds vert de l'ONU pour le climat.

"La communauté internationale continuera dans ses efforts de réduction avec ou sans Trump, mais la tâche deviendra beaucoup plus difficile et les chances de parvenir à respecter les objectifs de réduction seront plus faibles. La sortie des Etats-Unis va entraver la coopération et la confiance multilatérales délicatement construites au fil des années", analyse Mark Tuddenham du Citepa.

"Soyons très clairs sur ce qu'un retrait américain veut dire : on peut oublier l'objectif de 2 °C. L'Accord est un deal politique avant d'être une contrainte juridique. Le coup porté à la crédibilité politique de l'Accord est terrible", estime le chercheur François Gemenne dans une lecture plus pessimiste de la décision de Donald Trump.

Réactions1 réaction à cet article

Il ne suffit pas d'être rallié à la coop 21...D'ailleurs on fait vraiment beaucoup de bruit de la 21 éme..A quoi on servi les précédentes ???
Il faut surtout changer nos systèmes, nos modes vie, nos modes de productions, les échanges internationaux pollueurs uniquement basés sur le profit et le business malsain...

agregat | 05 juin 2017 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié

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