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Méthanisation : l'Ademe soutient pleinement la filière

L'Ademe estime que la méthanisation a un bel avenir. Elle a toutes les qualités pour "prendre une part importante" dans l'atteinte des objectifs de la loi de transition énergétique : les procédés sont au point et rentables.

Energie  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°365
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°365
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"La méthanisation est une filière prometteuse aux bénéfices multiples", estime l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dans un avis (1) publié le 21 novembre. Selon elle, le potentiel de biométhane injecté dans le réseau de gaz s'élève à 30.000 GWh en 2030, soit 14% de la consommation de gaz. Elle continuera à soutenir son développement, via, notamment, des subventions et des avances remboursables.

Les bénéfices de la méthanisation sont tout d'abord environnementaux. Elle permet d'améliorer le traitement des déchets, d'accroître la production d'énergie renouvelable et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les bénéfices sont aussi liés à la diversification des activités agricoles, notamment pour les éleveurs. Pour l'agence, "elle doit prendre une part importante dans l'atteinte des objectifs fixés par la loi de transition énergétique", notamment pour la mise en œuvre des volets concernant la gestion des déchets organiques.

Des procédés matures…

Premier constat : "les procédés techniques mis en œuvre sont maîtrisés" et la méthanisation se développe dans le secteur agricole. S'agissant du débat sur les cultures énergétiques, l'Ademe juge qu'elles "ne doivent être utilisées que pour équilibrer le fonctionnement du digesteur", compte tenu de la concurrence d'usage entre les cultures énergétiques et alimentaires, et des questions sociétales et d'acceptabilité. "Il est délicat de préempter de [des surfaces agricoles] pour les 20 ans à venir, durée de vie moyenne d'une installation de méthanisation", explique l'Ademe. La méthanisation agricole doit donc "mobiliser en priorité les effluents d'élevage et les résidus de culture et, dans une moindre mesure, des cultures telles que prairies ou cultures intermédiaires".

En dehors de la méthanisation agricole, l'Ademe évoque deux axes de développement : les stations d'épuration d'eaux usées urbaines et l'utilisation des déchets issus de la collecte séparée des biodéchets des gros producteurs ou des ménages (2) . Pour ces derniers, "la méthanisation constitue une opportunité à étudier au même titre que leur compostage". Attention toutefois, l'Ademe "ne recommande la méthanisation que dans le cas de déchets organiques triés à la source", rappelant en creux ses réticences concernant le tri mécano-biologique (TMB).

A ce stade, les principales évolutions technologiques sont de l'ordre de l'optimisation de certaines étapes. C'est notamment le cas de la préparation des substrats. L'Ademe recommande de "prévoir, dès l'élaboration du projet, les équipements d'hygiénisation". L'objectif est d'obtenir un agrément pour le traitement des déchets d'industries agro-alimentaires, de restauration ou de distribution, ou de collecte séparée auprès des ménages, ceux-ci étant classés en sous-produits animaux au regard de la réglementation.

…et rentables

Surtout, l'un des principaux atouts de la méthanisation est son efficacité économique. L'agence a réalisé un retour d'expériences sur un panel de 80 installations en fonctionnement. Avec l'augmentation de tarif électrique de 2015, "dans la très grande majorité des cas, la rentabilité économique est satisfaisante, en particulier pour les projets à la ferme ou de petits collectifs de moins d'une dizaine d'agriculteurs". En revanche, les projets collectifs de grande taille rencontrent des difficultés. En cause : des investissements très importants, une forte dépendance aux gisements extérieurs et, parfois, des difficultés de fonctionnement.

Toutefois, cette rentabilité tient à peu de choses. "Aujourd'hui, les aides publiques (…) restent essentielles pour assurer la concrétisation des projets", constate l'Ademe qui "recommande que les dispositifs de soutien public soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs". Outre l'aspect économique, l'agence estime que la méthanisation doit tirer bénéfice d'"une approche systémique au sein des territoires". La taille de l'installation, l'organisation, la technologie et la valorisation énergétique doivent être adaptées aux spécificités locales et répondre aux enjeux des acteurs associés (agriculteurs, gros producteurs de déchets organiques, gestionnaires des réseaux gaz et électricité, collectivités, particuliers).

Enfin, l'Ademe prodigue quelques conseils aux porteurs de projets pour maîtriser les risques et optimiser la rentabilité des installations. Pour y parvenir, elle recommande en particulier de contractualiser sur la durée les approvisionnements, de maximiser la valorisation énergétique et de veiller à la non-concurrence entre les projets. S'agissant des approvisionnements, elle souligne qu'"une attention particulière doit être portée aux concurrences d'usages pour un même substrat". Par exemple, une concurrence peu exister pour certains sous-produits agricoles entre l'alimentation animale et la méthanisation. Sur le plan de l'efficacité énergétique, "en raison d'un meilleur rendement énergétique, l'Ademe recommande l'injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel lorsque c'est possible".

1. Télécharger l'avis de l'Ademe sur la méthanisation.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27921-avis-ademe-methanistation-novembre-2016.pdf
2. Consulter notre dernier article sur la collecte des biodéchets.
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dechets-collecte/biodechets-montee-puissance-collecte-separee.php

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