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Actu-Environnement

Energie renouvelable : feu vert à l'autoconsommation

L'ordonnance permettant de mettre en œuvre l'autoconsommation d'énergie renouvelable a été publiée. Très attendue, elle encadre les installations destinées à consommer tout ou partie de leur production et permet une autoconsommation collective.

Energie  |    |  F. Roussel
Environnement & Technique N°361
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°361
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Promise par la loi de transition énergétique, l'ordonnance encadrant l'autoconsommation d'énergie renouvelable a été publiée au Journal Officiel du 28 juillet 2016. Elle vise à lever les freins au développement d'installations destinées à consommer tout ou partie de leur production électrique en instaurant un cadre réglementaire. Pour les professionnels elle pose des "principes innovants" à même de développer un nouveau marché de proximité notamment pour l'énergie solaire.

"Ces dispositions vont démocratiser davantage la production décentralisée renouvelable. Par ailleurs, ce texte s'inscrit, pour le secteur, dans une démarche d'économie circulaire qui permet de répondre à une demande électrique locale par une offre électrique locale",  commentent Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Arnaud Mine, vice-président du SER et président de SER-Soler. "De nouveaux horizons s'annoncent pour la filière photovoltaïque, un verrou a sauté", selon Richard Loyen délégué général du syndicat solaire Enerplan. Ce nouveau terrain de jeu va redynamiser le marché et ouvrir de nouveaux business models", déclarait-il en juin dernier lors de la présentation du projet d'ordonnance.

Déclaration obligatoire des installations existantes

L'appel d'offres attendu pour les prochains jours

A l'occasion de la publication de l'ordonnance, le ministère de l'Environnement a confirmé le lancement "dans les prochains jours" d'un appel d'offres pour des installations en autoconsommation. Il sera ouverts aux consommateurs des secteurs industriels, tertiaires et agricoles, et en particulier aux centres commerciaux, "acteurs économiques pour lesquels l'autoconsommation peut apporter les bénéfices les plus importants", selon le ministère. Les lauréats bénéficieront d'une valorisation financière pour l'électricité autoconsommée.

Toutes les technologies de production d'énergie renouvelables sont admises (solaire, petite-hydro, moulins, ...). L'appel d'offres portera sur des installations de 100 à 500 kW, pour un volume alloué de 40 MW. Les annonces ministérielles précédentes promettaient un volume de 50 MW dont 10 MW en outre-mer.
Concrètement, l'ordonnance définit les opérations d'autoconsommation, qui consistent pour un producteur, à consommer lui-même tout ou partie de l'électricité produite par son installation. Elle introduit surtout la notion d'autoconsommation collective lorsque plusieurs producteurs ou consommateurs participent à cette opération. Ainsi, sur le terrain, une centrale solaire installée en toiture d'un centre commercial pourra alimenter ce centre mais également des logements situés à proximité, une borne de recharge de véhicules électriques ou encore des entreprises du quartier. Ces personnes devront dans ce cas se regrouper au sein d'une entité juridique (association, coopérative…) créée spécifiquement à cet effet. Seule condition à respecter : les points de soutirage et d'injection d'électricité doivent être situés sur une même antenne basse tension du réseau public de distribution.

En cas de surplus de production, plus de soucis. Le producteur ne devra plus conclure obligatoirement un contrat de vente avec un tiers. Cette dérogation supprime par conséquent le besoin d'installer un second compteur. L'ordonnance prévoit que le surplus de production soit cédé gratuitement au gestionnaire de réseau pour combler les pertes techniques. Mais cette dérogation sera réservée aux petites installations. Un décret à venir devrait fixer le plafond à 3 kilowatts.

Cette dérogation n'est pas du goût de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Dans un avis sur le projet d'ordonnance rendu le 20 juillet dernier, la CRE souhaitait que ce dispositif de cession des surplus "soit mis en place pour une période transitoire d'expérimentation d'une durée déterminée et fasse l'objet d'une évaluation". Rien de tout ça n'est prévu.

Cette dérogation est toutefois assortie d'une obligation de déclaration de toute installation de production d'électricité participant à une opération d'autoconsommation au gestionnaire du réseau public d'électricité, préalablement à leur mise en service. Les installations existantes devront être déclarées avant le 31 mars 2017.

Bientôt de nouvelles tarifications d'utilisation du réseau

Le fait de consommer une partie de sa production d'énergie modifie le rythme de sollicitation du réseau électrique et la coïncidence avec la pointe locale du réseau pourrait être différente pour un utilisateur participant à une opération d'autoconsommation individuelle et un consommateur qui n'y participerait pas. L'ordonnance demande donc à la CRE de créer une nouvelle tarification qui reflète cette utilisation particulière du réseau. De même, elle devra réfléchir à de nouveaux tarifs pour les opérations d'autoconsommation collective. En effet, aujourd'hui le tarif d'accès au réseau est le même quelle que soit la distance parcourue par l'électricité. En autoconsommation locale, l'électricité ne va pas aller très loin, d'où la nécessité d'adapter ces tarifs. Ce régime spécifique sera réservé aux installations d'une puissance inférieure à 100 kilowatts.

Dans son avis sur le projet d'ordonnance, la CRE avait pourtant fait part de sa réticence à créer des tarifs spécifiques à l'autoconsommation sachant qu'elle travaille actuellement à la refonte des tarifs en vigueur. Elle aurait souhaité que l'autoconsommation soit prise en compte dans l'établissement de ces futurs tarifs qui reflèteront davantage l'horosaisonnalité des consommations, avec quatre plages temporelles (hiver, été, heure pleine, heure creuse).

La CRE souhaitait également que le projet d'ordonnance soit modifié pour préciser que le producteur-vendeur d'une opération d'autoconsommation collective ne soit pas soumis aux mêmes obligations que les fournisseurs d'énergie. Ces derniers doivent par exemple disposer de garanties de capacités d'effacement de consommation et de production, et mettre en œuvre la tarification spéciale dite "produit de première nécessité". L'ordonnance ne précise à aucun moment que les producteurs ne seront pas soumis au régime des fournisseurs.

Réactions3 réactions à cet article

Le programme millener, qui était fait pour La Corse, la Guadeloupe et la Réunion, qui était précurseur en stockage et autoconsommation, a été autoritairement de la part de ce même consortium composé d'EDF, Sunzil,Schneider Electric et la SAFT.
Nous sommes une cinquantaine de "pigeons photovoltaïque" réunionnais en guerre contre ces sociétés qui devait nous proposer depuis avril une conciliation, et qui ne donne pas signe de vie. cette affaire va certainement aller en justice à la rentrée.

did974 | 29 juillet 2016 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

Ah, bonne nouvelle ! Encore un effort : arrêtons d'obliger EdF a racheter du courant dont elle n'a pas besoin à des tarifs léonins !

dmg | 07 août 2016 à 21h06 Signaler un contenu inapproprié

EDF n'a pas besoin d'électricité? On verra cet hiver avec les centrales à l'arrêt pour "malversation"! Les français croient encore à l'atome jusqu'à que cela le pet à la figure...On n'est pas très loin!

Maes | 17 novembre 2016 à 07h33 Signaler un contenu inapproprié

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