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Transition énergétique : de nouvelles compétences pour les cadres

Energie, bâtiment, industrie automobile… La transition énergétique conduira plus à une évolution des contenus des postes existants qu'à une création de nouveaux métiers de cadres, selon une étude de l'Apec.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet

Dans une étude parue le 10 décembre, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) a analysé les impacts possibles de la transition énergétique sur les métiers de cadres (compétences et transformation de métiers), dans les secteurs de l'énergie, de l'automobile et du bâtiment. Pour ce faire, l'Apec a comparé ses offres d'emploi diffusées dans ces secteurs entre 2005 et 2014. Elle a également réalisé une quinzaine d'entretiens auprès d'experts (responsables de pôles de compétitivité, de branches professionnelles, de réseaux d'acteurs, de centres de formation...).

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a fait valoir le potentiel d'emplois créés, liés à la loi de transition énergétique d'août 2015, estimés à 100.000 en trois ans, dans le bâtiment avec les chantiers de rénovation et dans tous les secteurs de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables (EnR), des mobilités "propres" ou de l'économie circulaire.

Jusqu'à 630.000 postes en 2030

A long terme, les études macro-économiques convergent sur des gains d'emplois liés à la transition énergétique estimés à plus de 630.000 emplois en 2030, selon une étude parue en 2013 du CIRED-CNRS, basée sur le scénario proposé par l'association NégaWatt. En 2012, l'Ademe aboutit de son côté à un "effet positif" de 329.000 postes en 2030. Ces études ne détaillent pas le type de postes créés, et notamment s'il s'agit de postes cadres ou non-cadres.
Alors combien d'embauches de cadres dans ces secteurs ? Quels profils recherchés ? Dans quelles fonctions ? "Jusqu'à présent, la transition énergétique a contribué à créer peu de nouveaux métiers de cadres. En revanche, de nombreux métiers cadres, qui existent depuis plusieurs années, recrutent davantage et/ou intègrent de nouvelles compétences en lien", observe l'Apec. Cette évolution des métiers cadres est toutefois "hétérogène" selon les trois secteurs étudiés.

Besoin de spécialistes en EnR et efficacité énergétique

La loi de transition énergétique prévoit de porter la part des EnR à 23% de la consommation finale brute d'énergie en 2020 et à 32% en 2030, contre environ 15% aujourd'hui. Le volume de recrutements de cadres dédiés aux EnR reste toutefois "limité", indique l'étude (1) . En 2014, 8% des offres analysées dans le secteur de l'énergie concernaient des ingénieurs ou chefs de projets en énergies renouvelables (chef de projet éolien, ingénieur énergie solaire, responsable installation biomasse). Une proportion similaire à celle relevée en 2005.

"Le nombre de projets d'installations d'équipements d'énergies renouvelables a considérablement progressé durant la période, mais ces installations ne nécessitent pas à chaque fois des recrutements (…). Les besoins en maintenance, qui progressent au fil des installations, nécessitent surtout du personnel au niveau technicien", explique l'Apec. "Dans les années à venir", les projets EnR matures (comme l'éolien) devraient "se poursuivre". Le développement de filières "moins avancées technologiquement" pourrait également conduire à des recrutements. "C'est le cas notamment dans les énergies marines renouvelables, en particulier dans l'éolien offshore mais aussi dans des filières qui ne sont pas encore à un stade industriel comme l'hydrolien", souligne-t-elle.

L'Apec constate également une "montée en puissance" des spécialistes en efficacité énergétique qui "deviennent des talents très recherchés". En 2014, les offres d'emploi concernant les ingénieurs/chefs de projet en efficacité énergétique représentaient 12 % des offres, contre 6% en 2005. "Ces spécialistes en efficacité énergétique ont une compétence forte en génie énergétique (c'est-à-dire les aspects techniques de la production, du transport et de l'utilisation de l'énergie) et sont souvent employés par des bureaux d'études qui conseillent les entreprises et collectivités sur l'optimisation de leur consommation d'énergie".

Bâtiment : évolution des compétences

Concernant le secteur du bâtiment, la transition énergétique passe "par une évolution progressive des compétences pour l'ensemble des corps de métiers". Ces métiers doivent "évoluer au rythme des évolutions technologiques et des nouvelles normes". De l'architecte à l'ouvrier de chantier, l'exercice de ces métiers "devra inclure de nouvelles techniques : contraintes d'isolation des bâtiments et d'économie de l'énergie, gestion des déchets, coordination accrue avec les autres corps de métiers..."

Certains métiers existants de coordination pourraient "servir de socle au développement de métiers directement liés à la transition énergétique", ajoute l'étude. Les experts interrogés par l'Apec évoquent le conducteur de travaux en rénovation énergétique ou encore le technico-commercial spécialisé en aménagement durable. Mais ce type de poste n'apparaît pour l'instant qu'à la marge dans les offres d'emplois publiées par l'Apec. L'étude relève également le développement de spécialistes dans les bureaux d'études dédiés au diagnostic de performance énergétique immobilier. Il s'agit toutefois "de métiers de services qui peuvent parfois se retrouver à la marge du secteur du bâtiment".

Automobile : accélérer la R&D

S'agissant de l'industrie automobile, les métiers de la R&D sont surtout concernés, "afin de développer les véhicules de demain qui seront éco-conçus, basés davantage sur la propulsion électrique et qui seront plus connectés et communicants".

Ainsi, 18% des offres diffusées par l'Apec en 2014 concernent des postes d'ingénieurs/chefs de projet en recherche et développement (ingénieurs en bureaux d'études, ingénieurs en conception produits, ingénieurs d'application...), contre 10% en 2005. "Soit presque le double". Les métiers du numérique dans ce secteur progressent également : les postes d'ingénieur "systèmes embarqués" et d'ingénieur "conception logiciel" représentaient 12% des offres en 2014 contre 7% en 2005.

De nouveaux métiers cadres "à la marge"

Au-delà du potentiel d'emplois "à venir", la transition énergétique conduira "plus souvent à une évolution des contenus de poste qu'à une création de nouveaux emplois. L'impact le plus fort concernera les emplois existants", conclut l'Apec.

Elle souligne également "l'opportunité" pour certains cadres d'évoluer vers différents secteurs. Et de citer comme exemples : les techniciens de maintenance pour les éoliennes offshore et terrestres. Tandis que l'ingénieur en efficacité énergétique "peut travailler aujourd'hui dans des bureaux d'études spécialisés dans l'énergie, mais aussi dans des sociétés de construction de bâtiments et, demain, dans toute entreprise qui voudra intégrer une expertise en interne pour gérer au mieux ses consommations d'énergie".

La création de nouveaux métiers cadres, en lien avec la transition énergétique, reste "marginale". Ces métiers relèvent surtout de la médiation et de l'accompagnement, ajoute l'Apec. Le poste de chargé de mission énergie représentait seulement 2% des offres d'emplois étudiées en 2014 alors qu'il n'était pas présent dans les offres en 2005. Il est recruté notamment par les collectivités, les chambres consulaires ou les associations. Dans le bâtiment, l'Apec cite également le métier d'"energy manager" (parfois appelé "économe de flux" ou "ambassadeur efficacité énergétique"), embauché par un bureau d'études ou au sein d'une entreprise, d'une administration. Ce métier n'apparaît pas dans les offres d'emploi analysées en 2005, "alors qu'on le retrouve en volume faible dans celles de l'année 2014".

1. Télécharger l'étude complète de l'Apec
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25883-transition-energie-cadres-apec.pdf

Réactions1 réaction à cet article

A tout cela, il serait souhaitable que les matériaux bio-sourcés, produits localement, puissent se développer sans entrave. Leur efficacité est prouvée. Les majors, organisés en lobbies, freinent généralement les certifications ou absorbent les nouveaux entrants. Or, plus on produira en local, mieux cela vaudra pour l'équilibre économique des territoires, pour la qualité du bâtic local, pour développer l'économie circulaire qui in fine contribue à l'accord de la COP21.

Territoires durables | 16 décembre 2015 à 10h15 Signaler un contenu inapproprié

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