Pour plus de cohérence, l'Etat a choisi de définir ce périmètre en regroupent plusieurs équipements hydrauliques installés sur un même cours d'eau. Les appels à candidatures se feront donc par vallée et leur ouverture s'échelonnera entre fin 2010 et 2013. Les concessions hydroélectriques dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif central seront quant à elles attribuées entre 2013 et 2015. Ce nouveau périmètre nécessite toutefois d'anticiper la fin de concession sur plusieurs ouvrage ce qui oblige l'Etat à dédommager les concessionnaires.
Le choix des nouveaux concessionnaires se fera sur trois critères selon le ministère : critère énergétique, environnemental, et financier. L'Etat entend profiter de ces renouvellements pour moderniser les installations existantes et gagner en production. La mise en concurrence des concessions est en effet le premier volet d'un plan plus large visant à relancer l'hydroélectricité en France dans le cadre de l'exercice de programmation énergétique pour 2020. L'objectif concernant la production hydroélectrique en France métropolitaine est d'accroître l'énergie produite en moyenne sur une année de 3 TWh et d'augmenter la puissance installée de 3.000 MW au 31 décembre 2020 notamment en installant des turbines de nouvelle génération qui permettront d'accroître de 30 % la puissance électrique des barrages.
Cette modernisation devra toutefois se déployer dans le respect écosystèmes et des usages non énergétiques de l'eau et sur la base d'un nouveau modèle financier précisé dans le projet de loi Grenelle 2. En effet, sur le plan économique, les candidats devront proposer un taux pour la redevance proportionnelle au chiffre d'affaires de la concession. Le produit de cette redevance sera partagé à parts égales entre l'Etat et les collectivités territoriales.
Les énergéticiens dans les starting-blocks
La définition de ce périmètre de concession était très attendue par les énergéticiens. À l'occasion d'un débat organisé par le BIP Enerpresse la semaine dernière, Jean-François Alstofi, directeur de la division production-ingiénérie chez EDF estimait que ''la phase administrative avait assez duré'' et espérait ''entrer très vite dans le vif du sujet''. Surtout que l'énergéticien est le premier concerné en étant titulaire de plus de 86% des concessions remises en jeu. Les autres acteurs semblent tout aussi impatients et certains entendent bien se faire une place sur le marché français à l'image du Norvégien Statkraft : ''le marché français est le deuxième marché d'Europe'', justifiait Emmanuel Soetaert, président de Statkraft France. ''Le temps des grands barrages est terminé mais il y a un fort potentiel d'optimisation'', a-t-il ajouté tout en se gardant bien d'évoquer ses prétentions.
Le cadre étant fixé, les énergéticiens vont pouvoir entamer la procédure mais ce n'est pas avant cinq ans que les grands ''gagnants'' seront connus.